bebe, il traîne pas souvent dans l'village.
ça s'fait rare. souvent au taudis, sa maison.
sinon, dans des endroits pas fréquentés.
comme la plage en hiver, comme les endroits boisés en été.
il aime pas se faire voir, ni se faire regarder. il se cache d'eux,
des méchants monsieur.
même si les autres le voit comme tel. comme l'méchant,
l'sanglant. alors, il fuit. eux et leurs regards. leurs préjugés.
cigarette au bec, comme d'hab, il flâne. journée grise,
pas ensoleillée. pas heureuse. ce genre de journée où on reste chez-soi,
dans son lit, sur l'canapé, avec la famille, les amis, la copine, le copain.
sauf bebe. bebe et la tête blonde. destruction massive.
à la recherche d'air frais sûrement,
l'air qui purifie,
les jeunes hommes et leurs chagrin,
les jeunes hommes et leurs erreurs.
à les écouter, ce sont eux, les erreurs. les bêtises.
les brouillons de la société.
qu'est-ce que tu fous là, toi?
fais moche. t'aimes ça ?
bebe ouais. c'est son temps préféré.
quand les nuages cachent le ciel bleu,
quand la pluie noient les insectes,
quand ça pue l'humide et qu'ça repousse les habitants de l'île.
y'a des aventuriers, dans l'île, toujours là à arpenter les rues,
mais y'en a moins que d'habitude et c'est suffisant.
suffisant pour bebe,
même s'il en prend un coup à chaque regard échangé.
il est quand même bizarre, ce gamin. étrangement étrange.
t'as une tête de déterrée,
d'quoi refaire ma journée.
étrange et salop.
méchant gratuitement,
du grand bebe.
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