c’est une longue cicatrice qui se dessine sur son torse.
entre ses deux pectoraux. ligne de vie.
y’a le boum de son coeur qui déraille, qui flanche. mais pas par amour.
par une malformation à la naissance, c'est l’truc qui cloche.
qui l’rend original, pour ne pas dire anormal.

majid le môme au coeur cassé.
rythme cardiaque mélodieux. qui s’drogue aux médicaments chaque matin.
coeur mis à jour par un outil électronique, qui vibre à sa place.
mais majid c’est l’sourire. majid est vivant.
doux avec ses gestes,
piquant avec ses mots, il raconte des fables.
des conneries, des histoires débiles.

inconscient, a frôlé la mort trop de fois pour en être effrayé.
il s’maltraite. il court, fume, boit, saute, nage jusqu’à ce que son principal muscle en soit fatigué.
et c’est ce jeu qui l’amuse.
qui flanchera le premier, son bon sens ou son coeur ?

petite famille brisée, dysfonctionnelle.
à débattre sur le prix des soins, du prix de la vie.
majid il est seul ici.
pour s'reposer, guérir ou crever.