la chambre est pleine d'ombre ; on entend vaguement
destroyed by madness, starving hysterical
naked, dragging themselves
sous le long rideau blanc qui tremble et se soulève
burning -
for the ancient heavenly connection to the starry dynamo in the machinery of night
il n'y a rien à faire, rien à dire.
le nez en sang, aucune protestation n'est recevable.
ça ne ferait qu'empirer les choses, de protester.
de dire qu'il a mal.
de se répandre en autre chose qu'en excuses.
il n'a pas de souvenir qui aille plus loin, au fond
juste le gout du fer,
et ce rouge sur ses chemises.
peut-être qu'il y a un temps. peut-être qu'il y a longtemps.
c'était peut-être différent.
mais il n'arrive pas à se souvenir d'autre chose que de cette odeur.
alcool et violences.
il ne se souvient pas d'avant.
il ne se souvient pas du sourire de sa mère, quand elle l'a serré contre son sein pour la toute première fois. des mains trop grandes de son père, malhabiles, dans ses cheveux. de la patience, des murmures et des rires. d'une époques oubliée, d'une époque révolue, et peut-être qu'il l'imagine juste, peut-être que ça n'a jamais été ainsi.
il ne sait pas.
il ne s'en souviendrait pas.
il ne sait pas si -
quand ?
quand tout ça a commencé.
il n'en a aucune idée.
peut-être que c'est de sa faute.
la question est toujours restée là.
en suspens.
et puis, c'est tout simple, comme c'est confirmé.
chaque coup.
chaque mot.
chaque brisure de son cœur.
de son corps.
c'est sa faute.
aucune autre possibilité.
aucune autre solution.
juste une confirmation.
il ne vaut rien.
pourtant - il ressent tout.
ressent trop.
leur aile s'engourdit sous le ton gris des cieux,
et la nouvelle année, à la suite brumeuse,
sourit avec des pleurs -
tragedy among the scholars of war,
parlent bas comme on fait dans une nuit obscure.
ce n'est pas beau, pourtant.
la souffrance, ça n'a rien de beau.
quoi qu'en disent les poèmes.
les larmes et le gout du sang.
on s'y habitue.
on ne pleure plus.
on vit à côté, ailleurs, on disparaît, un peu, beaucoup.
toujours.
et il trouve autre chose.
des signes, et ses mains qui volent, et ses sourires qu'il ne peut pas cacher.
s'il les cachait, c'est simple, c'est bête, c'est ainsi
- il ne pourrait être compris.
moritz.
moritz c'est un nom.
un nom qu'on épelle, qu'on égraine.
les doigts fermés sur le pouce, sur la paume, main vers le haut.
un o avec les doigts, tous, et ce pouce pour bien fermer.
les doigts croisés, en l'air, juste deux, et le reste contre sa paume.
le petit doigt levé haut, droit, comme à l'heure du thé, mais sans rien tenir.
le 't' est étrange, tout fermé,
et on montre devant, pour terminer.
mais ce n'est qu'un début, et de ces signes épars,
il devient.
autre.
et celui qui voit ?
qui fait l'effort de comprendre.
d'apprendre.
il devient la lune.
croissant bercé contre son œil, puis levé bien haut.
c'est une moitié d'un tout, les yeux et les oreilles.
les rires, un peu, aussi, étouffés, exprimés sans son.
il apprend autre chose, déjà gamin.
l'expression de sourires, et
- surtout.
cette impossibilité de cacher quoi que ce soit lorsqu'on parle avec les mains
parce que le visage accompagne chaque mot,
c'est là que réside le ton.
là que réside la compréhension.
et ils se comprennent, malgré les barrières.
et ils s’apprennent, ces gamins.
s'accrochent aux bouées qu'ils se lancent.
s'accrochent l'un à l'autre.
parce qu'il n'y a plus personne sur le bateau.
parce qu'on ne peut pas faire confiance aux grandes personnes.
pas avec les lèvres en sang, pas avec les mots violents.
et puis c'est les bancs tristes de l'école, l'incompréhension.
les chiffres et les numéros et l'oubli des idées.
la conformité.
ni l'un.
ni l'autre.
aucun ne rentre là dedans.
les règles fondent sur leurs doigts,
comme les larmes sur leurs joues.
pourtant, ils les agitent toujours.
pourtant, ils partiront, un jour.
épars autour des lits, des vêtements de deuil
l'âpre bise d'hiver qui se lamente au seuil
who ate fire in paint hotels or drank turpentine in Paradise Alley, death, or purgatoried their torsos night after night
with dreams, with drugs, with waking nightmares
d'exciter une flamme à la cendre arrachée,
incomparable blind streets of shuddering cloud and lightning in the mind leaping toward poles of Canada & Paterson, illuminating all the motionless world of Time between
c'est le nid cotonneux où les enfants tapis,
blinking traffic light, sun and moon and tree vibrations in the roaring winter dusks
- Et là, - c'est comme un nid sans plumes, sans chaleur,
Où les petits ont froid, ne dorment pas, ont peur ;
Un nid que doit avoir glacé la bise amère...
shuddering mouth-wracked and battered bleak of brain all drained of brilliance
C'est comme un chapelet qu'on égrène en priant :
a lost battalion of platonic conversationalists jumping down the stoops off fire escapes off windowsills off Empire State out of the moon,
Chacun, pendant la nuit, avait rêvé des siennes
whole intellects disgorged in total recall for seven days and nights with brilliant eyes, meat cast on the pavement,
Et les petits pieds nus effleurant le plancher,
who wandered around and around at midnight in the railroad yard wondering where to go, and went, leaving no broken hearts,
Et l'on croyait ouïr, au fond de la serrure
Béante, un bruit lointain, vague et joyeux murmure...
seeking visionary indian angels who were visionary indian angels,
Partant, point de baisers, point de douces surprises !
hungry and lonesome through Houston seeking jazz or sex or soup, and followed the brilliant Spaniard to converse about America and Eternity, a hopeless task
Silencieusement tombe une larme amère,
who burned cigarette holes in their arms protesting the narcotic tobacco haze of Capitalism
Vous diriez, à les voir, qu'ils pleurent en dormant,
who broke down crying in white gymnasiums naked and trembling before the machinery of other skeletons
Tant leurs yeux sont gonflés et leur souffle pénible !
who hiccuped endlessly trying to giggle but wound up with a sob behind a partition
La bise sous le seuil a fini par se taire ...[/center]