l e s . t o i l e s { l i b r e }
:: birds singing in the sucamore tree :: sainte pélagie :: le marché

auprès de moi, les toiles sourient. sous le soleil azur et dans le ciel doré on a les arts libres, les mélodies au creux des villages. j'ai mes palettes autour, le siège en face de moi, libre. mais plus pour longtemps! bientôt, les inconnus! bientôt, leurs doux visages! mes fusains! nymphes aux allures de tous les jours! je me lève de mon propre tabouret, esquisse quelques pas à côté de mes peintures et croquis, pieds nus, robe valsant en rythme. déséquilibre, j'ai le pinceau au bout des doigts. les notes de la sono moitié pétée m'accompagnent doucement, elles emplissent le village. la marchande de fleur d'à côté me sourit. entre nous, une tête inconnue. intéressée ? qu'importe. hey ! je sautille jusqu'à elle, lui prends les mains, tournoie, rigole. je pique une anémone à rachelle et la plante dans les cheveux du badaud. si tu veux, je te montre comment ton visage sera beau sur une toile. petit signe de tête à mes oeuvres pas tant d'art que ça étalées sur le pavé.

@qui veut

y a le ciel bleu là haut et les nuages qui s'effilochent. il a plu y a pas longtemps, des flaques reflètent le soleil dans les rues de sainte-pé, ici tout s'agrandit, tout revit, bat à la chamade. sortie d'un rude hiver pour un printemps camaïeu pastel.
j'aime bien me promener de temps en temps par ici, mais pas tout le temps parce que, sinon, ça devient banal et je ne peux plus m'émerveiller. il paraît que, puisqu'on s'habitue à tout, on oublie ce que c'est la beauté.
je ne sais pas quelle heure il est et c'est tant mieux. des merveilles ont fleurit dans les coins de rue, la fleuriste a changé de couleur de cheveux et- oh, un visage inconnu. sourire à demi, je m'approche pour voir les jolies couleurs posées ça et là.
heu d'accord, je m'assois là ? désigne le tabouret, un peu bancal sur les pavés. main passée dans les cheveux ébouriffés, j'époussette les brindilles encore collées à ma combinaison. tu t'appelles comment ?

@jo

je lâche ses mains, la laisse attirer les toiles qui lui crient d'approcher, approcher. alors elle approche, approche. le temps d'une seconde je me demande, si l'instant ne serait pas magique. euh d'accord, je m'assois là ? large sourire sur mes lèvres, le tabouret à mes mains déjà, m'assurer que la belle ne tombera pas à la renverse. au pire, nos peintures de ballerines et de curiosités humaines l'accueilleront à bras ouverts. oui oui, c'est très bien. sa main passée dans les cheveux décroche la fleure, elle tombe sur ses genoux. c'est beau, ça fait comme, à un kilomètre même pas d'ici, dans la nature de sainte pé. tu t'appelles comment ? sourire, je commence à préparer mon barda, mes couleurs, le crayon. mes tableaux racontent que c'est anesidora qui est derrière le pinceau. faire tomber la trousse. retrousser le nez d'agacement passager. mais la plupart des humains m'appellent jo. permets-toi toi aussi, humaine aux cheveux bataille. le matériel est prêt, rapidement, et je me tourne complètement vers la belle. et ton prénom à toi alors ? sourire, puis commencer la brève explication. mets-toi dans une position confortable, que tu pourras tenir pendant quinze, vingt minutes. fais comme si je tenais un appareil photo, et que tu en étais le modèle.

anesidora, la pandore romaine. parfois je me sens comme elle parce que personne ne me croît.
les mèches retombent, jo, jo, tu t'appelles, jo et tu peins les couleurs des visages des gens. moi, c'est papagena. petit sourire, c'est parce qu'avec térence on est toujours ensemble. c'est mon papageno. ici, les gens nous appellent comme ça et ils ont oublié nos vrais prénoms. mais dans la réalité, je m'appelle marnie. seulement personne ne s'en souvient. je m'assois, les mèches retombées sur les épaules, je te regarde. tu as une palanquée de pinceaux et de matériel, je ne sais même pas à quoi tout cela sert. devant moi il y a des toiles et j'imagine anesidora assise derrière son chevalet à faire des portraits. peut-être que personne ne croirait que c'est elle qui les a faits ?
y a le soleil qui nous tombe dessus, réchauffe un petit peu l'atmosphère. je te demande si ça fait longtemps que tu peins ? et je ferme les yeux. paupières closes, j'entends les bruits que tu fais sur la toile et les pas des saints-pélagiens sur le sol, et ça me fait sourire.

Contenu sponsorisé

l e s . t o i l e s { l i b r e } :: birds singing in the sucamore tree :: sainte pélagie :: le marché

( l e s . t o i l e s { l i b r e } )

l e s . t o i l e s { l i b r e }
:: birds singing in the sucamore tree :: sainte pélagie :: le marché