« Un petit bout de terre perdu au milieu de la mer. C'est là, sur l'île de Sainte-Pélagie, que s'installe un été le narrateur. » dixit Guillaume Siaudeau, La dictature des ronces.

Si tu veux, je t'y emmène, là bas, sur l'île triste mais ensoleillée, où tu pourras croiser des milliers de gamins esseulés aux allures de garnements, des vieillards qui jouent aux échecs assis sur des rondins, des fusils dans les dunes et un cirque pour vieux alcooliques prudents. Je te conduirai dans les sentiers escarpés qui mènent jusqu'aux étoiles que tu pourras ramasser mais que tu n'oseras pas regarder ensuite. Je te mènerai entre les rochers à la recherche des colliers de nouilles perdus dans des coffres en bois malades, et cueillir des champignons jusque sur la falaise où les suicidaires se rendent avant de faire le grand saut. On regardera les avions en jardinant, en se demandant pourquoi on est là. Sur l'île qui pourrait être tout aussi bien un bouchon dans l'eau qui attend que ça morde qu'une planète perdue dans l'espace. On pourrait se fondre dans la mélancolie et dans le doute et pourtant, là bas, à Sainte Pélagie, on ne retrouvera que le soleil et la joie, et on n'aura plus envie de partir.