petite musique
Tu t’étais dit. Pendant longtemps. Que tu voulais devenir une sirène. Peut-être pour pouvoir nager dans le trop loin de l’océan. Ou alors, peut-être pour pouvoir explorer les profondeurs noircies par le bleu mer. Tu t’étais dit. Pendant longtemps. Que tu voulais devenir une sirène.
Mais. Doucement. Tu t’étais juste rendu compte, que ce serait impossible. Surement. Parce que t’avais jamais vu de sirène comme toi. Non, là, dans les dessins animés, elles avaient toutes cette peau couleur de miel. Cette jolie et douce peau que tu étais loin d’avoir. Toi qui avais la nuit au corps. Alors…
Tu ne sais plus.
Si ce fut ta première désillusion.
Celle qui fait trop mal au cœur enfant.
Parfois. Alors que la lune brille un peu trop haut dans le ciel, tu essaies encore. Tu sais, de devenir une sirène. Parfois.
Mais, le plus souvent, tu restes juste là, sur la plage au sable trop fin, trop chaud, trop humide. Un peu de tout cela à la fois. Oui, tu restes là. À fixer l’au-delà. Mais, aussi. À marcher, d’un bout à l’autre, le regard cherchant à tes pieds. Les doigts jouant. Tu sais. Pour pouvoir trouver. Cette autre petite chose. Qui elle, ne t’a jamais fait défaut. Ces tous petits cailloux, si ronds. Si doux. Ceux que tu glisses là, dans le fond de tes poches. Bien en sécurités. Pour les ramener. Les assembler. Par taille. Par couleur. Petits bocaux les uns aux côtés des autres. Ils gardent précieusement tous ces petits trésors.
Petits trésors.
Qui réchauffent le cœur enfant.
Mais aussi. Le cœur de grand.
Parce que ça fait encore rêver.