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le saint pélagienson appel à l'aide
caillou non identifié
baby
baby
particularité : des dons de voyance, des cartes partout dans ses mains et dans ses poches, des cartes d'un ailleurs lointain. et le parfum des bonbons et du plastique fondu.
bricolages : diseuse de bonne aventure.
appels à l'aide : 32

diapositive : rouge pardon

la tronche : bador // tea&honey
débarquement : 27/03/2020
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Dim 29 Mar - 15:15



il pleut ce jour-là. il pleut parce qu’il ne peut pas toujours faire soleil, même à sainte-pé. il pleut et le vent souffle, et les vagues s’écrasent sur les rochers, sur les docks, sur les plages, en un grand fracas. le vent s’infiltre même dans les recoins des fenêtres de la toute petite maison de baby. elle est occupée, elle ne s’en rend pas compte. c’est qu’il y en a des choses à faire, même dans une si petite maison.

le berceau est vieux, il sent le bois sec, comme les coques des bateau à carréner sur le port, il sent le sec, il sent les enfants, il sent toutes les odeurs de la vie qu’il a vécu, et de celles bercées en son sein. elle l’a eu pour pas grand-chose, une vieille dame qui a attrapé ses mains en souriant, qui l’a félicitée, qui l’a encouragée. une vieille dame qui l’a emmenée derrière l’étal qu’elle tient d’habitude sur le marché, où elle vend tout son bric-à-brac. elle l’a emmenée dans une cabane de jardin, un débarras, et pour seulement un tout petit billet, et une promesse de lui présenter le futur bambin, lui a donné bien assez pour ne plus avoir à se préoccuper de comment installer la petite merveille.

des couvertures, des vêtements, de toutes petites chaussures, et puis, le berceau, qu’elles ont toutes deux traîné jusqu’à la maisonnette à la sortie du bourg.

alors la voilà, tandis que la tempête fait rage, une tempête à ramener les marins sur la berge, assise par terre, à peindre en jaune soleil les barreaux, à y tracer des tournesols, des pâquerettes, des coquelicots. elle ne veut pas de rose, ou de bleu, ou de rouge pompier. ce sera un enfant de l’été, un enfant qui brille, un enfant qui rit et qui n’a pas à se préoccuper des couleurs qui font le monde.

seulement voilà.

la peinture, son odeur, les souvenirs, les douleurs, tout lui monte à la tête, et elle a soudainement besoin de sortir, de voir le monde, de se rappeler où elle est, pour oublier d’où elle vient, pour se souvenir qu’elle peut enfin se laisser aller.

décorer sa tanière, lui rappelle une autre cabane.
lui rappelle les menaces.

lui rappelle le bruit du verre cassé, de la purée de carte, des fleurs séchées.

((t’as pas de valeur à mes yeux))

((tu vaux rien))

((tu méritais qu’ça))

((tu m’dégoûtes))

((si tu m’approches je te tue))

elle voudrait être vide de toutes les couleurs, elle voudrait que son coeur soit vide comme son ventre est plein, elle voudrait que les arcs-en-ciels disparaissent avec la pluie, elle voudrait se noyer sous l’océan qui coule entre ses doigts, elle voudrait que le vent l’emporte au loin.

((c’est mal c’que tu fais dolly))

un prénom qu’elle a laissé, une personne qui n’existe plus, qu’elle a arraché d’elle en faisant ses valises, parce qu’il n’était plus rien, plus qu’une tumeur, parce que dolly elle a aussi brûlé dans le plastique.

((c’est criminel))

des crimes qu’elle aurait commis, mais qu’elle ne comprend pas, parce que les parfums floraux sont toujours là, la suivent partout, parce que les mains sont douces et les lèvres sont pulpeuses, et les yeux sont pétillants.

((j’vais te soigner dolly))

((je suis médecin après tout))

elle trouve ça étrange, elle trouve que c’est une drôle façon de soigner, ça, mais au fond peut-être qu’il avait raison. peut-être qu’il l’a soignée à tout jamais, peut-être que c’était un traitement, de tout lui arracher, tout ce qu’il restait. elle n’a plus de plaie, elle n’en est qu’une entière, béante, purulente, portant en elle l’enfant comme on porte les derniers assauts de nos anticorps.

les larmes ne coulent pas, elles ne peuvent pas couler, parce qu’elle ne parvient pas à mettre les mots sur tout ça. elle ne parvient pas à mettre les mots sur ces longs mois censés la préserver, ces mois où il a voulu la sauver. les poudres de médicaments, et les sucres liquides et brûlants, et la douleur partout.

les coups aussi.

un nouveau rouge pour lui faire des bleus.

un rouge brûlant, un rouge qui l’a vidée des derniers sursauts de couleur.

un rouge qui l’a laissée transparente.

un rouge qui a tué le fantôme de babydoll.



et puis une silhouette.

et son coeur bat à nouveau,

triste machine rouge

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caillou non identifié
césar
césar
particularité : quand il frappe il se détruit
bricolages : voleur de potagers
hégire : 23
chaumière : un terrier dans l'sable, nous fuyons le soleil
je me sens : d'humeur pas pardonnable, à pardonner
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Sagittaire

la tronche : b. romanovic (vocivus)
débarquement : 02/01/2018
poèmes : les yeux de ces gens n'ont jamais vu le soleil de près, je le vois
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Lun 30 Mar - 23:17

(c’est une femme enceinte, ce sera facile ; elle saura pas courir, elle osera rien tenter
une femme ? moi j’ai entendu dire qu’c’était une gamine, ouais, une enfant
un bébé à bébé, c’est drôle ça n’ImPOrtE qUoI
--
à c’qui paraît c’est une sorcière, une ancienne fille de couleurs
elle vient d’s’installer dans l’coin, elle doit avoir tout un tas d’jolies choses
des artefacts de valeur, ça nous changera des coquillages et du bois
tu devrais y aller, césar
--
bah ouais, toi
si ça tourne mal, tu sauras y faire
on dit qu’elle est comme toi
qu’le soleil la blesse
qu’parfois, elle clignotte
qu’elle sent le plastique, aussi)


c’est une très petite maison. d’celles qu’on appelle même pas maisons mais auxquelles on consent le chez moi. entre nous, ça ressemble quand même plus à une cabane ou à un bon débarras. dans ça on s’sent pas en sécurité (et on doit pas non plus l’être), dans ça on sait pas vieillir.
c’est là-dedans qu’on nous enterre.
la pluie chagrine le bois, lui donne un air accablé. c’est sous c’genre de toits qu’on a le cœur brisé. suffit qu’il pleuve une ou deux heures de plus et tout s’en va – les planches, la sorcière, les résidus d’ailleurs. quelques vagues et voilà la maison transformée en bateau ivre. d’où il est, césar ne saurait dire si c’est un bateau qui coule ou qui vaut la peine d’être sauvé, qui des requins ou des murènes le trouveront en premier. il serre ses poings qui le démangent. y a des gouttes d’un sang las dans la boue.
ah.
va pour les requins, alors.
il traîne derrière lui sa besace remplide (qui s’remplit et s’vide un pas sur deux). il fait pas gaffe aux maux qui s’en échappent, a abandonné depuis longtemps l’idée de bien faire, ne prétend plus vouloir sauver quoi que ce soit. il a déjà essayé de cultiver des fleurs dans un champ d’plastique. le matin la réverbération du soleil sur les surfaces teintées apportent à certains pétales la chaleur qu’il leur faut pour exister, mais une fois passé midi, les couleurs se mettent à fondre et les effluves asphyxient jusqu’aux racines.
c’est un carnage, tu peux pas t’imaginer. t’as jamais rien vu d’aussi triste qu’un champ d’fleurs démoli sans faire exprès. le plus dur c’est quand elles sont fausses. t’es con si tu crois que celles-là ne fâneront jamais. maintenant, césar il sait.
il est plus qu’à quelques pas d’faire couler l’navire. il se sent lâche mais ça l’atteint plus comme autrefois. on raconte que sous ce ciel-ci, les morales sont floues. plus besoin d’prétendre. le pas sur lequel il s’arrête remplit la besace. et les maux de peser, de faire craquer ses os, de ronger ses muscles. on lui pompe le sang. si ça continue comme ça, bientôt il lâchera tout et tant pis pour la sorcière.
sI tU m’aPprOCheS jE Te tUe.
ça lui a brisé les tympans au moment-même où il a posé les yeux sur elle. cette nana aux longs cheveux d’automne, d’sortie sur le pont du navire. pas de doute, c’est bien l’capitaine. elle se tient droite, elle est toute fière. elle a un d’ces corps meurtris jusqu’à la moelle, d’ceux qui ont trop soufferts pour être cachés. dans son souvenir, baby était plus malheureuse. ça s’voyait rien qu’en la regardant, qu’elle était torturée par des démons d’argent. suffisait qu’elle te fixe – la seconde avant qu’elle mette son bonbon à la poubelle, tu pouvais déjà admirer sa douleur. mais cette baby-là n’a rien à cracher, pas de plumes roses à s’faire arracher. ses traits sont peut-être simplement adoucis par la pluie, se dit césar. et cette odeur de bergamote, ça vient probablement du jardin.
pas d’elle.
la vérité c’est qu’il avait oublié à quel point baby était belle.
qu’elle approche, pour voir. du moment qu’les néons sont éteints.
la pluie a l’goût du sel dans ses yeux – des bouts d’écume, à tous les coups.
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baby
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Mar 31 Mar - 11:18

elle sait qu’elle devrait pas, elle connaît les images, et les mots, répétés, martelés, à qui veut l’entendre. mais elle a le coeur qui bat fort, bien trop fort, elle doit le faire taire. le baigner d’encens pour oublier son réveil, le ramener à cet assoupissement si magique, si illusoire, dont elle a tant besoin.

elle lutte contre le vent et la pluie, cigarette glissée entre les lèvres, briquet dansant sous les éléments. la lumière, une vraie cette fois, chaleureuse et réelle, pas comme les néons roses, et bleu, et mauves.

les flammes dévorent le plastique restant.

elle sent le vent mauvais tout autour d’elle, el;e ne devrait pas être sous la pluie, elle va prendre froid, elle va prendre mal elle va prendre des coups. mais peut-être qu’elle espère ça, un peu au final. c’est pas tous les jours facile de vivre seule avec sa culpabilité, de celles qui ne la quitteront pas jusqu’à la tombe. encore quelques pas et elle pourra distinguer clairement son visage. encore quelques pas et elle prie pour qu’une vague la dévore toute entière, la traîne vers le fond, racle ses genoux sur le sable, jusqu’à ce qu’elle ne soit plus que des embruns.

la petite sirène souffre à chaque pas.

il se tient là, et elle sourit, parce qu’il a un peu l’air d’un coup, tout droit comme un piquet, raide, les poings serrés et la besace branlante. elle trouve qu’il a l’air d’un con, et elle se dit qu’au final, elle aussi doit pas avoir l’air bien maline. elle, la lesbienne enceinte, elle la gamine qu’attend un gamin, elle la pseudo sorcière. elle veut pas croire qu’il est vraiment là, parce que c’est pas possible, c’est pas possible qu’ils soient tous les trois ici, parce qu’elle a fui tout ça, parce que tous les jours, sous la pluie, dans la mer, sur les rochers, elle a lavé et séché toutes les traces de rouge qui restaient gravé dans son esprit, parce qu’elle a tout fait pour oublier,

parce qu’elle devait être soignée.

et c’est pas juste qu’il soit là, parce qu’elle a essayé de changer, elle a essayé d’obéir. elle s’est plus approchée, baby, plus jamais, elle est restée bien loin, elle n’a plus dit son prénom. elle a tout abandonné, pour se repentir. elle a laissé de côté les manteaux roses, les bonbons, les pansements. elle a éteint les néons, s’est enveloppée dans ses tentures, elle a disparu. elle a brûlé là-bas et a dispersé ses cendres. elle a écrasé les fleurs, a laissé couler le rose.

vidangée.

mais cette fois, clope au bord des lèvres, elle se cache pas. elle essaie pas de se protéger, parce qu’il y a rien à protéger. elle se cache pas, elle se ment pas, elle s’excuse pas. elle a tout fait. elle est une cause perdue baby, une épave à la dérive, qui attend juste de sombrer, de disparaître au milieu des flots, avec ses trésors et ses grigris. c’est la seule chose qu’il lui reste, les p’tits autocollants, et son étoile.

c’est pas qu’elle veut qu’il la frappe, qu’il la détruise de nouveau. c’est juste que si ça arrivait, elle se laisserait faire.

“tu vas me tuer du coup ?”

les paroles sont pas mordantes, ça fait longtemps qu’elle n’aboie plus. mais elle ne sait pas, au fond, s’il est désolé. s’il en a de nouveau quelque chose à faire, d’elle. d’eux. de la famille de bois et de tissus, au milieu des champs de synthétique. elle veut juste savoir.

peut-être aussi,

qu’elle veut un peu le retrouver.
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Jeu 9 Avr - 22:22

baby est fade. elle n’a plus de couleurs, on l’a gommée. c’est lui. bien sûr qu’c’est lui. il l’a mise à la poubelle le jour même où, sous sa tente de néons, il lui a tourné le dos, lui a dit la prochaine fois que j’te vois, j’te tue. aux ordures le mandala. ça lui avait fait plaisir, il peut pas l’cacher. il se rappelle le parfum d’sa douleur, il avait jamais rien senti de tel. faut l’comprendre aussi (elle le comprend, pas vrai ?) – il avait presque failli perdre merci, l’amour de sa vie. il l’avait prévenue, à baby. c’était pas la première fois. il lui avait promis des jours meilleurs, l’avait suppliée de quitter les fourrures et de le laisser lui arracher sa langue de vipère, mais ça n’avait pas été assez.
il avait pas su dire tant pis.
lui, il avait pas compris.
c’est comme ça qu’avait commencé le remplissage. et à la fin, j’te jure qu’on voyait plus d’blancs. mais quand il y pense, il en est pas fier. c’était pas d’la belle ouvrage. c’était un carnage. un travail d’amateur, d’enfant maladroit. d’fou furieux, surtout. il avait dépassé d’partout, ça ressemblait pas à grand-chose. c’était grossier, il s’était pas appliqué. il s’était pensé passionné alors mais il s’rend compte aujourd’hui, en la voyant pâle, fade et éteinte, que les couleurs primaires c’est pas celles qui vont l’mieux à baby. il en avait eu sa claque des roses, alors il était passé aux bleus, avait laissé baver les rouges, à certains endroits. un peu d’vert au-dessus puis hop, la voilà constellée d’violets.
les couleurs qui n’en sont pas, ces tons de rien dont elle est parée là, tout d’suite, alors qu’elle s’tient droite devant lui, en pleine inspiration face à la noyade, sont de loin celles qui lui conviennent le mieux. t’sais baby, à cette heure-là, être fade c’est l’plus beau des compliments. quand césar il t’regarde, les yeux noyés d’larmes euh pardon de pluie,
il voit le sable, pas très loin, là-bas, sur la plage, qui, durant ses premiers jours à ste pé, a su s’occuper des plaies que t’as laissées
il voit le gilet en laine beige que certaines des filles d’ici portent en janvier, celui qui, avant le premier lavage, est doux comme de la soie
il voit les nuages bas mais qui jamais ne menacent ; des nuages d’argent, de coton, des nuages qui supplient pour ne pas péter les plombs
il voit le marbre caché au fin fond des galeries, protégé par des rochers d’misère, à la fraîcheur sorcière qui guérir les maux d’esprit, ceux qui partent jamais vraiment
il voit un tout nouveau coloriage ; il avait oublié qu’il l’avait imprimé en double, son mandala.

mais c’est pas à lui d’le colorier. pas celui-là. c’est tes couleurs, baby. tes traits, tes pinceaux, ton imagination. tu peux y aller avec des crayons ou vomir sur la toile des trombes d’eau de mer façon acrylique. tu peux aussi utiliser le crayon à papier ou laisser comme ça, rien toucher. c’que césar voudrait te dire mais dira jamais, c’est qu’t’as pas besoin d’être un arc-en-ciel pour être aimée.
est-ce qu’il va te tuer ? la vérité c’est qu’t’as pas besoin d’lui pour ça, mais comme on est fatigués d’la haine, tout ce que t’entends c’est non, jamais.
ironique la manière qu’il a d’chialer alors qu’elle, non. comment il est venu la trouver alors même qu’il l’a défendue de l’approcher. et la colline qu’elle trimbale partout, celle-là même qui mettra césar hors de lui tout à l’heure, lorsqu’elle voudra bien lui raconter l’après tsunami, l’arrachage de fleurs (de la fleur), tout. mais pas maintenant.
j’t’aime baby.
reviens à la maison, j’te laisserai avoir la plus grande chambre,
l’orage est passé.
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Dim 3 Mai - 21:30

elle dit rien, baby, quand elle voit la pluie qui lave tout, qui efface tous les rouges, qui efface les maux bleus, qui éteint les néons, qui mouille les yeux de césar, qui mouille ceux de baby aussi. il va pas la tuer, et soudainement, tout ce qui existait avant disparaît, presque comme si ça n’avait jamais existé. après tout, leurs douleurs, étaient comme des éraflures sur les genoux, de celles qui paraissent insurmontables, enfant. de celles qui nous apprennent à serrer les dents pour les déchirures, pour les coups de poing dans le ventre et les deux jambes cassées. au final, c’est même pas très grave. au final, elle s’en fout. maintenant, elle peut s’en foutre.

parce qu’il est là césar, parce qu’il est en face d’elle, et pas un fantôme, pas une ombre au coin de la rue, pas un lui qu existe de dos, et qui disparaît quand il se retourne pour devenir quelqu’un d’autre. pas un fruit de son imagination, pour se consoler. pas un rêve haineux qui la réveille, paralysée, terrorisée. non, un vrai cez, un vrai cez dont le coeur bat, autant que la braise rougeoie au bout de sa cigarette. et il l’aime, qu’il a dit.

elle le croit.

elle ne se laisse aucun doute, aucun choix possible, elle ne veut pas risquer de tout rater encore, et les pastels secs dont elle se colore un peu plus chaque jour, sont de ceux qui ne lui blesseront pas les yeux. pas de coups de poignard, pour le petit empereur perdu qui se tient devant elle. elle a soudainement l’impression d’être cette enfant paumée, de nouveau. celle qui trouvera refuge dans les bras d’un frère plus fort que le reste du monde, un atlas qui tient la voûte céleste et qui empêche que le ciel s’effondre sur sa tête de poupée. le ciel s’est effondré sur la terre, et dans ce nouvel océan, elle se fond dans les courants, droit vers lui, sans hésiter, sans reculer, sans regarder vers sa colline. après tout, ce sera leur colline, désormais. à baby, à merci, à césar, à eux quatre.

elle ne réfléchit plus vraiment, elle le prend dans ses bras, elle le serre fort, elle ne veut pas le lâcher. il sent pas bon la lessive, les pins, ou les embruns, il sent le sable, le sel, le sang aussi. peu importe, elle lui trouvera de nouveaux pansements, à coller sur ses phalanges toutes abîmées, que l’eau de mer a rongé. elle prend son visage entre ses mains, et elle le regarde avec des yeux plus brillants que les étoiles, qui se découvrent peu à peu derrière les nuages. elle embrasse son front, comme une madonne, comme une prière, comme un pardon. la pluie l’a lavé, a tout emporté, comme les vagues le font sur la plage. il ne reste rien, tout à reconstruire, plus joli, plus doux, plus douillet sans cri, sans haine, sans rose et sans peine.

“je crois, je crois que je t’attendais. tu m’as manqué.”

rien n’est faux, il n’y a plus de mensonges, même pas des pieux, surtout pas de ceux-là. il ne reste que la colline, la mer et eux.

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