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 l'étranger

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le saint pélagienson appel à l'aide
histoire sans fin
la gamine
la gamine
particularité : la barque en plexi est pleine d'eau douce et de vase, pour le confort de kadosa.
bricolages : l'aventure.
chaumière : installation de fortune sur la barque bricolée.
je me sens : vivante.
appels à l'aide : 214

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la tronche : amelia ((blossom))
débarquement : 02/01/2018
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Jeu 12 Aoû - 1:08


cher journal, je ne sais s’il faut que je te dise bonjour ou adieu.

est-ce le début ou la fin de mon aventure ? faut-il que j’arrache toutes les pages précédentes ou bien que je considère mon œuvre achevée et que j’enterre ce carnet dans le sable sous mes pieds ?

c’est étrange de voir la terre après si longtemps ! je crois qu’elle m’a manqué, un petit peu. ou bien est-ce le mal de terre qui parle à ma place ? si les vagues peuvent embuer les pensées du néophyte, peut-être que la terre ferme trouble le marin confirmé… je n’en sais rien, journal. je crois que je suis fatiguée….

assise sur un rocher couvert de mousse, elle couche ces mots sur le papier froissé. le dos légèrement vouté, la gamine se concentre pour former de belles lettres. dans les carnets de grand-père, les lettres étaient toujours pleines de courbes et de détails -jamais deux « e » ne semblaient être vraiment frères- comme si elles cherchaient à retranscrire l’expérience qu’est la découverte d’un paysage, comme si chaque relecture se devait d’être aussi émouvante que le voyage lui-même.
si la gamine ne prétend pas avoir le talent de grand-père, ni pour naviguer ni pour relater son voyage, elle effectue les deux avec autant de minutie et alors ni le vent qui souffle fort et emmêle ses cheveux ni la pluie menaçante ne suffisent à la presser.
quelques gouttes ont déjà altéré l’encre fraîche lorsqu’elle referme enfin le livre aux pages gondolées. elle se retourne vers le bateau puis rabat à demi la toile qui une fois tendue au-dessus de cet étrange aquarium lui sert de lit.
la gamine se penche ensuite vers kadosa pour lui expliquer la raison de leur arrêt prolongé : l’encre du stylo est désormais trop clair pour s’appliquer vraiment -les mots sont moins impactant alors- et les ressources de nourriture sont trop maigres pour continuer à ramer… il faut s’absenter, aller en ville collecter ce dont ils ont besoin pour reprendre le large, aller encore plus loin. du bout de son doigt froid, elle trace une ligne sur le dos du poisson, rituel avant chaque séparation puis elle s’éloigne.
maintenant à distance, elle jette un dernier regard à son inventio-navire. la barque est profonde, entièrement faite de plastique transparent afin d’offrir une vue panoramique à kadosa et pour son confort, elle est remplie d’eau douce -légèrement vaseuse- aux deux tiers. les quelques possessions de la gamine sont rassemblées dans un bac qui flotte à sa surface. en observant le vaisseau ses lèvres se tordent dans une expression qui témoigne à la fois de la fierté qu’elle éprouve en voyant son œuvre trônant sur cette plage inconnue et de l’angoisse que laisser son compagnon de voyage seul ici lui procure. elle lui promet de faire vite puis s’éloigne pieds-nus vers le village dont elle aperçoit déjà les bâtiments les plus hauts.

*****

les bras chargés de provision, elle regagne la plage prenant soin de ne pas trébucher. mais rapidement la gamine remarque une silhouette étrange postée au-dessus du bateau-berceau ! les sourcils froncés, elle laisse échapper son butin et se précipite vers eux !
hé toi ! qu’est-ce que tu fais là ?! mais c’est mon journal que tu lis !
instinctivement, elle se place entre l’étranger.ère et la barque et tente de récupérer le journal épais dont l’intru.e a entamé la lecture.
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caillou non identifié
mathilde
mathilde
particularité : 俳句 (haikus seulement dans les mots)
bricolages : femme de ménage de l'église.
chaumière : l'appartement au dessus de la boulangerie.
appels à l'aide : 31

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la tronche : j'ai eu un coup de cœur sur pinterest sans connaître son nom... / myself
débarquement : 11/09/2018
poèmes : l'étranger S

On se relève
de tout
puis on se rendort

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Dim 15 Aoû - 22:50

le premier ferry de la journée l'avait déposée ici, là où la terre a des contours bien définis et où la mer les ronge petit à petit. apparemment ici ils sauraient comment l'aider à changer sa façon de parler, mais pour l'instant c'était pas gagné : personne ne l'attendait sur le quai, et personne ne savait qu'elle était arrivée. peut-être même que le vieux marin n'avait même pas remarqué qu'elle avait embarqué, car il ne lui avait rien demandé.
elle n'a qu'une valise toute mince, on pourrait à peine y ranger un zola, le rêve passerait peut-être mais l'assommoir faut pas y compter. pourtant quand elle l'avait faite, elle avait l'impression qu'elle emportait trop de choses - elle aurait mieux fait d'en laisser la moitié, qu'elle se dit maintenant, car où pourra-t-elle ranger tout ça ?
l'appartement au dessus de la boulangerie est sa destination finale. un endroit qu'on ne pourrait pas qualifier de charmant, mais où l'on se sent bien malgré tout - ça ira mieux avec des posters sur les murs. elle soulève la boucle de la valise qui s'ouvre d'un coup, d'un seul, on aurait dit qu'elle n'attendait que ça, et mathilde ça la fait rire - car elle s'appelle mathilde. oui, elle aussi est contente d'être enfin arrivée quelque part.

elle sort. dehors la brise est fraîche, sa jupe virevolte un peu.
joli soleil bleu,
je suis bien arrivée, non ?
tu me l'avais dit...


elle marche le long de la plage où les galets pourraient faire mal si elle avait enlevé ses chaussures. elle pense au village tout vide, elle n'a vu personne depuis qu'elle est là, y avait que de mouettes et une clope qui grillait encore sur le trottoir. sainte-pélagie - je crois que c'est comme ça qu'on l'appelle - paraît un peu abandonnée. une barque qui semble être toute seule, elle aussi, est échouée contre le sable. c'est un peu bizarre, car elle est transparente et pleine d'eau, ou de vase, on pourrait croire qu'elle coulerait remplie comme ça. un livre posé sur un des bancs survit à l'inondation. mathilde le prend et le feuillette,
cher journal, je ne sais s’il faut que je te dise bonjour ou adieu.

journal inconnu,
dis-moi pourquoi tu es seul,
je le suis aussi.


est-ce le début ou la fin de mon aventure ? faut-il que j’arrache toutes les pages précédentes ou bien que je considère mon œuvre achevée et que j’enterre ce carnet dans le sable sous mes pieds ?

pour moi, c'est la fin,
tu vois je suis arrivée,
sous ce soleil bleu.


c’est étrange de voir la terre après si longtemps ! je crois qu’elle m’a manqué, un petit peu. ou bien est-ce le mal de terre qui parle à ma place ? si les vagues peuvent embuer les pensées du néophyte, peut-être que la terre ferme trouble le marin confirmé… je n’en sais rien, journal. je crois que je suis fatiguée….

et tu-
hé toi ! qu’est-ce que tu fais là ?! mais c’est mon journal que tu lis !

alors c'est donc toi,
qui le laisse comme cela !
j'entendais sa peur.

il était tout seul,
et comme je l'étais aussi,
je l'ai ouvert, oui.


mathilde regarde l'étrangère, mais soudain c'est elle qui se sent étrangère.

l'automne arrivera,
mais c'est l'été qui scellera
not' premier regard.
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( l'étranger )

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