i.

l'daron qu'on aurait pas cru. la tante de ses morts qui s'trouve avec un môme, lui qui du temps pubère visite les courbes d'une zouz. pour faire comme les autres, pour s'défaire du regard des autres. une fois seulement parce que ça n'peut pas être son pain. résultat des calendriers plus tard un enfant débarque, un enfant qui dessine jamais que des fleurs. des gens avec des têtes de fleur, des animaux avec des têtes de fleur, des fleurs qu'ont pas des gueules de fleur.
une fois seulement parce que c'pas son pain.

alors comme l'père est devenu bunny le gamin devient flower.

du bout d'la lame on se gratte la peau
on émaille la surface et on strie la place de rides
son chagrin sans chagrin,
carmin contraste aux larmes

ii.

parfois l'aurait aimé porter lui l'bébé, le sentir grandir et vivre dans son corps de lâche. l'aurait tapé ses meilleurs tricks le ventre rond. aurait commencé à l'aimer bien avant qu'on l'foute sur le pas de la porte déjà propre et tout.
gamin d'six ans dans la chambre de celui qu'en a quinze de plus. que ça lui teint les cheveux en vert, que ça lui offre des couteaux pas aiguisés, lui tatoue des p'tits dessins sur le derme, des balades bourbier en skate et des aprèms à coller des affiches sur lesquelles y finissent toujours pas gribouiller des moustaches ou des gros nique toi.

pourrait y'avoir tant d'hommes dans son lit mais l'seul qu'il veut border c'est celui à qu'il a donné la vie.

vie à cent allures, la chair accrochée à la carcasse
une âme deux âmes trois âmes, galerie des portraits à aimer
une fleur, un lapin et la vieille
de quoi s'occuper, s'préoccuper, oublier et recommencer

iii.

c'est un chaos sans nom leur vie, mais c'te famille compte pas de centenaires. on tombe comme des éphémères, alors on essaie d'laisser une trace. sur le corps, le bitume, dans les esprits.

bunny et flower on les voit passer à tout allure. on s'doute que le fils suit sans trop s'opposer, on s'doute que le père est irresponsable. mais au pire ils finissent dans un fossé et la vie continuera.

on les nomme pas car l'aura se passe de mot
mais on les connaît, les reconnaît
les cheveux niqués aux colos et les poumons gonflé à la vie
eux seront morts de vivre