de la terre à la mer,
croûte salée, thé amer.
vingtième jour,
en te voyant j'ai échoué.

croisière dans de nouvelles rues,
bitume craquelé,
sourire fêlé.
cuir sur le dos, cœur assidu.

c'est l'heure,
la vie comme la langueur.
fine comme le sable.
elle danse et tombe à travers mes fables.

mon cœur s'arrête,
moteur chaud.
mes bras frêles et mon esprit fait tempête.
et puis se perd sur un bateau.

j'ai voyagé toute la journée,
remontant les lignes brunes de la terre.
je ne peux pas me retirer.
comme un agrume orange craquant sous la pression éreintée.
non.
tout se meurt,
sauf la douceur,
quand mes pupilles sont ailleurs.
demander.
se demander.
tomber.
quelle journée.
quel premier jour ça a été.

de la terre à la mer,
croûte salée, thé amer.
six-cent-trente-cinquième jour,
et toujours,
en te voyant j'ai échoué.

sous la fenêtre du toit,
dans la lumière qui s'estompait,
je ne pensais qu'à toi.
l'apesanteur m'a aspiré.

les yeux lourds,
la peau velours,
les valises sont pleines, mais mes poches sont vides d'un quelconque amour.
déchirées.
éparpillées,
mouvement saccadé.
mes veines gonflent ici et là.
comme l'océan las.

la mémoire est si doucement emballée.
penche-toi et écoute
le faible battement de mon cœur déprimé.
comme dernier vieux cri lointain provenant d'une voûte.

prie car mon estomac s'est retourné.
pour empêcher éclipse de papillons.
c'est une chose, aberration.
des bruits de cliquetis de lunettes alors que le soleil flâne.
vu de haut en bas et à travers toutes les étoiles.
j'ai bu de ta tasse,
mais maintenant je suis peine et grimaces.
boue.
débauche.
gamin gauche.
flou.