ils voulaient s’casser. partir loin pour revenir te chercher. ils ont pris la barque, celle faite avec le bois qu’ils savaient si bien tailler, et ils sont partis voguer autre part. flotter sur des vents nouveaux. sur des continents plus beaux. pour te donner quelque chose de meilleur. quelque chose de plus joli, de plus simple. avant de partir, ils t’ont appris comment couper le bois, comment le toucher, le tailler. comment créer. ils t’ont donné les métaux, ils t’ont appris comment les chercher, comment en faire des jolis choses. ils t’ont appris l’amour du vieux, l’amour des objets. comment vivre dans l’artisanat en échappant à la réalité.
papa, maman
revenez





femmes dans l’cœur, femmes dans le corps. amoureuse partout, tout le temps, amoureuse sous la pluie et sous le beau temps. amoureuse des courbes, des lèvres, du rouge, des peaux qui s’emmêlent. amoureuse des hommes, de la voix, des bras, des yeux, des regards qui se croisent puis qui s’embrasent.
amoureuse de la vie, tout autant qu’elle vient, tout autant qu’elle s’éclate contre votre gueule comme la vague qui brise la digue. amoureuse de la vie qui fait mal, la vie qui gratte, la vie qui brûle, la vie qui t’cogne la tête contre le bitume. corps qui se jette contre le macadam, être amoureux de chaque atome, de chaque idiome, c’est être amoureux d’la tristesse. première femme la larme au coin de l’œil, qui voit chacun de ses enfants se prendre et s’étrangler. qui voit ses fils et ses filles à l’agonie, à crever.
sur le piédestal divin, la vie n’a pas de sens. on passe des heures à l’interroger sans savoir, des jours à chialer pour clamser, des mois sans savoir où l’on va.
pilule bleue
tout va mieux